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XI

Proclamatie van de Prins van Oranje aan de inwoners van de Nederlanden, om ze op te roepen tot opstand het bestuur van de Hertog van Alba: Dillenbourg, 14 avril 1572^[1]

Wy Wilhelm, by der gratien Gods, prince van Oraengien, grave van Nassau, etc., baenderheere van Breda, Diest, Grimberghen, etc., borchgrave van Antwerpen, etc., statdhouder

generael van de Conincklicke Majesteyt over Hollandt, Zeelandt, Vrieslandt ende Utrecht, wenschen allen ende eenen

↑ Plusieurs exemplaires de cette proclamation, qui forme quatre petites pages imprimées en caractère gothique, furent apportés et distribués à Anvers. Voici ce que Fréderic Perrenot, S^r de Champagney, gouverneur d'Anvers, écrivait au duc d'Albe le 23 mai 1572 :
« Monseigneur, il y ha environ cinq jours que un nommé Enghel Speeck me vint treuver sur le vespre, avec une lettre qu'ung messaigier luy avoit donné à la mesme heure, superscripte à luy : mais, comm'il l'ouvrit, il n'y treuva autre chose dedens que ce papier imprimé, et trois ou quatre motz d'escript, contenant qu'il en fit part à ses amys. Luy, comme fort bon catholicque, se troubla mirablement de ceste calomnie, et me vint incontinent déclarer ce que luy estoit advenu ; et tout subit, par les entreseignes qu'il me sceut donner, je fiz rechercher, de sorte que le messaigier fut treuvé et mis en prison, lequel ha de coustume de porter les lettres de Emden. Et ayant de mesmes, le jour suyvant, faict examiner tous ceulx pour lesquelz il havoit délivré lettres, je n'en ai sceu treuver nulle de la mesme forme de ceste-cy, sinon que toutes estoient lettres d'affaires particuliers ; et ainsi le pouvre messagier s'est treuvé sans autre culpe. Si n'ay-je voulu délaisser d'envoier à V. Ex^ce le livret : ce que je n'ay faict plus tost, pour luy donner information plus à plain de ce qu'on auroit treuvé. Et, comme j'entens que par la ville il en y doibt encoires avoir des autres exemplaires, j'ay faict proclamer l'édict dont la copie va cy-joincte, lequel tiendra sur bride pour le moings ces mauvais esprits ......

[1] Plusieurs exemplaires de cette proclamation, qui forme quatre petites pages imprimées en caractère gothique, furent apportés et distribués à Anvers. Voici ce que Fréderic Perrenot, S^r de Champagney, gouverneur d'Anvers, écrivait au duc d'Albe le 23 mai 1572 :
« Monseigneur, il y ha environ cinq jours que un nommé Enghel Speeck me vint treuver sur le vespre, avec une lettre qu'ung messaigier luy avoit donné à la mesme heure, superscripte à luy : mais, comm'il l'ouvrit, il n'y treuva autre chose dedens que ce papier imprimé, et trois ou quatre motz d'escript, contenant qu'il en fit part à ses amys. Luy, comme fort bon catholicque, se troubla mirablement de ceste calomnie, et me vint incontinent déclarer ce que luy estoit advenu ; et tout subit, par les entreseignes qu'il me sceut donner, je fiz rechercher, de sorte que le messaigier fut treuvé et mis en prison, lequel ha de coustume de porter les lettres de Emden. Et ayant de mesmes, le jour suyvant, faict examiner tous ceulx pour lesquelz il havoit délivré lettres, je n'en ai sceu treuver nulle de la mesme forme de ceste-cy, sinon que toutes estoient lettres d'affaires particuliers ; et ainsi le pouvre messagier s'est treuvé sans autre culpe. Si n'ay-je voulu délaisser d'envoier à V. Ex^ce le livret : ce que je n'ay faict plus tost, pour luy donner information plus à plain de ce qu'on auroit treuvé. Et, comme j'entens que par la ville il en y doibt encoires avoir des autres exemplaires, j'ay faict proclamer l'édict dont la copie va cy-joincte, lequel tiendra sur bride pour le moings ces mauvais esprits ......

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